L’assistance est plongée dans le plus profond silence. Brusquement, la voix du chef interrompt ce silence « Compagnie, garde à vous ! Compagnie, en avant marche ! « . A ces mots, la fanfare entame l’air traditionnel et, chaque Arbalétrier esquisse sur place un pas glissé qui présente une certaine ressemblance avec celui qui caractérise la procession d’Echternach.
Ensuite, la marche proprement dite commence : progressivement, les premiers rangs avancent avec une lenteur grave et solennelle. Bientôt, empreinte d’un parfait mouvement chorégraphique, toute la compagnie défile par le choeur et par une nef latérale.
Chaque confrère regagne ensuite sa place : jusqu’à ce que tout soit rentré dans l’ordre, chacun continuera d’exécuter ce fameux pas qui fait la beauté de l’ensemble. Le caractère religieux qui imprègne les différentes compagnies visétoises est très ancien. L’acte le plus ancien de la compagnie des Arbalétriers (17 mai 1501) fait allusion à la procession du Saint Sacrement auquel elle avait l’habitude de participer.
Les quelques règlements que nous avons conservés stipulent aussi que les confrères étaient tenus d’assister à la Messe Saint Georges : l’origine de l’offrande se perd donc dans la nuit des temps : il est probable qu’elle était assez semblable à ce qu’elle est aujourd’hui.