Le nombre des tambours est fixé à 16 plus un tambour-major. Ils défilent par rang de 4: il y a donc toujours 4 rangs précédés du tambour-major. Lorsque l’un d’entre-eux décide d’arrêter de battre tambour, soit atteint par la limite d’âge, soit pour donner une autre direction à sa vie arbalétrière, il est remplacé par la plus ancienne des réserves. Cependant, s’il n’a pas 18 ans au moment où il étrenne le grand uniforme, il lui faudra patienter jusqu’à sa majorité avant de prêter serment dans l’Etat-major du Général.
Parmi les 16, l’on désigne un chef-tambour et un chef-tambour adjoint d’après l’ancienneté et les qualités musicales, ainsi que parfois des caporaux ou des sergents. Ceux qui s’engagent savent qu’ils le font pour la vie et qu’ils devront prester, année après année, en observant des règles strictes et une discipline rigoureuse d’où la solidarité qui les unit tout au long de leur vie arbalétrière. Le tambour-major doit veiller à la bonne entente au sein du corps mais également avoir des exigences au niveau de la fréquentation des répétitions, de la tempérance lors des fêtes, de l’alignement dans les cortèges, de la qualité de la tenue: propreté de l’uniforme et autres attributs (médailles, fourragères, épaulettes). Il fallait selon l’expression de René VERSTRAETEN Sr. veiller à tout et « avoir une main de fer dans un gant de velours ».
A notre connaissance, François KICKEN est le premier à avoir formalisé toutes les règles applicables au corps des tambours. Il a rédigé un petit document d’une vingtaine de pages qu’il a daté du 1er mai 1946, intitulé « Mon guide ».
Cet opuscule reprend le corps des tambours en ordre de marche, avec une numérotation individuelle établie par ordre chronologique d’entrée en fonction.
Viennent ensuite les noms, adresses, grades, années de chaque tambourinaire ainsi que l’inventaire du matériel et des pièces d’habillage.
Suivent les règles relatives à la préparation générale, des observations et recommandations, enfin le déroulement point par point des différentes manifestations, avec l’itinéraire des cortèges et le rôle à remplir par les tambours dans les différentes circonstances.
Pour illustrer notre propos, il convient de citer les recommandations à faire lors de la dernière répétition avant la fête:
- Astiquer les boutons, cuivre et nickelé. Nettoyer les mentonnières à sec. Cirer les cuirs (ceinturons et baudriers). Laver les gants.
- Repasser les pantalons.
- Si possible, mettre des souliers noirs et des bas foncés.
- Faire la toilette du colback, qui doit être bien enfoncé dans la tête.
- Mentonnière sous le menton et la fourragère bien ajustée.
- Se ganter au rassemblement pour sortir avec l’harmonie seulement.
- S’abstenir de boire de trop, avant le tour d’après messe.
- Ne pas parler, ne pas se retourner inutilement dans les rangs.
- Les gradés doivent faire respecter l’ordre et le silence.
- Bien observer les ordres et les signes du tambour-major, pour les mouvements; oblique à gauche ou à droite, section à gauche ou à droite, demi-tour, etc.
- Arriver à l’heure fixée pour les différents départs.
Les connaissances musicales de la plupart des tambours sont limitées: seuls 2 ou 3 d’entre-eux sont diplômés d’une Académie musicale mais beaucoup ont des dispositions innées pour la percussion. Ils n’ont pas de partitions, tout est en mémoire d’où l’importance des répétitions qui commencent quelques semaines avant chaque fête.
L’on compte généralement six répétitions tambours et deux répétitions tambours et harmonie qui rassemblent les titulaires mais aussi les plus jeunes désireux d’apprendre. L’âge idéal pour commencer à tâter des baguettes se situe autour de 10 ans mais il n’est pas rare de voir des plus jeunes particulièrement motivés, commencer à jouer dès 6 ans. A première vue, la technique du tambourinaire paraît simple. En réalité, l’apprentissage de l’instrument nécessite plusieurs années d’exercices réguliers. Si les coups habituels sont assez vite connus, les roulements et les battements redoublés ne sont réussis qu’après une longue pratique.
Une semaine avant chaque fête, le tambour-major accompagné du chef-tambour prend rendez-vous avec le chef d’harmonie pour mettre au point le programme des différentes marches à exécuter tout au long de la journée, particulièrement au départ de la collégiale pour le grand tour en ville. Il y a quelques années, un nouveau tambour-major et un nouveau chef d’harmonie ont été désignés quasi simultanément si bien qu’ils entretiennent une collaboration très étroite et l’on peut discerner entre eux une vraie complicité en matière artistique.